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Kurt Bremen
Kurt Bremen marchait d'un pas vif dans les rues de la cité. Il l'habitait depuis quelques lunes mais n'avait jamais pris le temps de la visiter...
Les rues sombres et malodorantes lui rappelait les rues sinistres de son monde natal... Les hommes ne changeaient guère...
Toujours furieux il alla s'asseoir sur un muret... Sa lame pendant à ses cotés... L'envie d'en découdre avec le premier venu...
Le chevalier ne risquait pas grand chose des habitants... Trop effrayés par son uniforme de sable et de gueule... A moins que ce ne soit l'impressionnante taille de son pallatz...
Qu'importe Kurt trouverait bien quelques marauds sur lesquels il passerait sa haine et sa morgue... Un comportement indigne d'un chevalier certes mais il n'y avait guère que les étoiles pour l'observer...
Kurt attendait... Une visite... Un ennemi... Un cadavre en devenir...
Des bruits de pas se rapprochèrent de Kurt... Qui pouvait être la personne qui osait ainsi défier la nature... Soudain un éclat de lune permit à un reflet de lame de se faire voir... Qui allait en découdre ?
Doucement, les pas se rapprochèrent plus lentement, puis enfin la forme de la dame ainsi que sa rougeoyante chevelure firent leur apparition... Un léger rictus démontrait son appréhension, elle s'approcha de son cher chevalier à une allure plus chaloupée, le temps qu'il la remarque...
Elle regarda Kurt puis, elle dit doucement : Le silence de la nuit est délicieux, n'est-ce pas ?!...
Elle arriva enfin à environ cinq mètres de lui et remit son épée dans son fourreau. Elle essaya de deviner sa réaction...
Il lui tournait le dos... Les pas étaient dans son dos... Il avait capté dans un carreau brisé un reflet. Une lame... Un détrousseur aveugle ou inconscient... Parfait c'est ce qu'il fallait... Qu'il ne résiste pas longtemps...
Le bruit de la lame qui quitte (rentre dans ce cas là mais de dos comment le savoir) un fourreau se fit entendre. Kurt se retourna et bondit. Rapide et précis... Impressionnant vu son âge... Mais surtout impressionnant vu la taille de son arme. Lame qui d'ailleurs se dirigea vers la gorge exposé de l'archiviste.
Le milicien un rictus mauvais à la bouche exultait. Une proie facile... Un éclat de sang ? Non une chevelure... Rousse ! La lame s'arrêta à quelques millimètres de la gorge de l'archiviste. Et Kurt la rengaina bien vite.
Je suis désolé ma dame... Je vous ai pris pour un vulgaire détrousseur... Et je suis d'une humeur massacrante...
Il n'avait pas entendu la question de la jeune femme alors qu'il faisait voler sa lame vers elle.
Je n'ai point entendu ce que vous avez dit... Auriez vous l'amabilité de répéter pour le vieil acariâtre que je suis...
Kurt était bien trop furieux pour ressentir de la honte de son comportement, mais la présence de la jeune femme calmait peu à peu ces battements de cœur... (pour une fois... d'habitude c'est l'inverse...)
C'est ma soirée... Je fais tous ce qui est inimaginable pour paraître stupide, violent et incontrôlable...
La lame effilée n'était pas bien loin de sa gorge... Elle prit peur et se mit sur le muret de dos, légèrement tremblante... Elle murmura la voix trahissant la peur qui l'avait frappée : Je disais : « Le silence de la nuit est délicieux, n'est-ce pas?! » ...
Son regard resta fixé sur la nuit, n'osant regarder Kurt... Tant de violence en un homme si doux... Elle ne comprenait pas...
Puis, le calme de la nuit commença à anesthésier la dame aux cheveux rouges...
Elle ferma les yeux et essaya de se calmer... Son cœur se ralentissait petit à petit... Le flot d'oxygène emplissait ses poumons, ses cellules fonctionnaient mieux...
Kurt Bremen en oublia sa fureur lorsqu'il vit l'état dans lequel il avait mis la souveraine de son cœur. Il ne rougit point. La honte était trop grande... Non seulement il aurait pu tuer un simples maraud parce qu'il était mal luné mais en plus ce maraud était sa dame... Il avait porté la main sur sa dame.
Cling. La lame dans son fourreau tomba au sol dans un bruit métallique qui résonna dans les ténèbres.
Le chevalier s'approcha de la jeune femme. Son teint toujours aussi blafard. Ces yeux gris étaient légèrement hagard... Trop de boisson, d'émotions, de fatigue, trop de honte. Les yeux perdus Kurt s'agenouilla devant la jeune femme. La tête baissée.
Je suis un malotru... J'ai failli tuer la personne qui m'est la plus chère... Jamais je ne pourrais me pardonner un geste brutal envers vous... Je vous supplie d'acceptez toutes mes plus humbles excuses... Et j'espère que cette insupportable geste ne portera point ombrage sur notre relation... Je suis vraiment confus... Et encore une fois je vous fais part de mon désarroi... Je suis impardonnable...
Kurt ne savait plus quoi dire. Il parlait de plus en plus vite sans jamais reprendre son souffle dans une diatribe incompréhensible.
Jenesaiscommentmefairepardonnezmadamejevousassurequelàn'étaitpointmonintention
devouscauserdutordjevousaimetroppoursapuissiezvousunjourmeparodonnezcetteoutrageàtouteslesrèglesdeconvenances...
Pitié finit-il d'une voix rauque. Relevant ses yeux gris presque sombres dans la nuit sur la jeune femme reine de ses nuits
Vos désirs sont mes ordres. Je suis votre obligé...
Et Kurt n'en finissait plus de s'excuser... D'une voix de plus en plus rauque. Vibrant entre l'émotion, la honte et la peur.
Elle écouta son bien aimé parler de plus en plus vite signe qu'il était confus... Puis, les larmes lui montaient aux yeux, mais avant qu'elles ne tombent, elle s'était retournée et elle avait pris Kurt dans ses bras...
Elle le serrait fort contre elle, puis elle releva la tête, le regarda dans les yeux et souffla : Vous êtes tout pardonné... Puis comme si les mots n'étaient pas nécessaires, elle prononça sans un son « Je vous aime »...
Là, son visage s'approcha du sien et ses lèvres se scellèrent sur les siennes alors qu'elle le tenait encore plus fort contre elle comme pour ne pas qu'il lui échappe...
Kurt fut interrompu dans son pitoyable spectacle de remord par Alista qu'il l'enserra fortement dans ses bras si fin... Mais avec tant de force...
Kurt ne disait rien... Les yeux fermés il se calmait du mieux qu'il pouvait. Mais les battements de son cœur ne pouvaient que le trahir... Dans le silence de la nuit il résonnait aussi fort qu'un bélier frappant la porte d'une citadelle assiégée.
Cette nuit Kurt avait eu très chaud... Il n'était pas passez loin de la faute suprême... Il fallait vraiment calmer ses ardeurs.
Ses résolutions furent interrompues par le regard profond que la jeune femme posa sur lui. Kurt déglutit péniblement. Il n'était pas sur d'avoir bien lus.
Que voulait-elle dire par : Je suis bohème... Surement une expression réservée aux amants... L'ignorance de Kurt dans cette matière l'empêchait de bien saisir...
Il répondit le plus tendrement qu'il pût à l'étreinte et aux baiser de la jeune femme. Pour qu'elle comprenne bien qu'il n'était point ce monstre qu'elle avait vu ici même quelques instants auparavant...
Soupirant de bien être il prit la parole timidement.
Je suis confus de vous demander ça... Mais que voulez vous dire par : Je suis bohème... Le teint du chevalier n'était plus blafard... Et il prit soudain une couleur toute particulière... Reconnu maintenant... Aussi vives que la chevelure d'Alista. Il venait de comprendre ce qu'elle avait dit...
Oh dit-il simplement... Et rougissant toujours un peu plus il murmura de la même manière. Moi aussi ma dame... Moi aussi...
Les larges mains calleuses vinrent délicatement cueillir une larme qui avait malgré elle coulait sur la joue de la jeune femme.
Alista posa doucement sa tête contre son épaule, émue et légèrement tremblotante sous le choc de paroles si douces...
La chaleur de son chevalier la rassurait puis la nuit les entourant semblait leur mettre son manteau de velours autour d'eux si bien qu'aucune personne ne les dérangeait...
Mais Alista était tellement fatiguée, qu'elle commença à s'endormir contre lui... Elle murmura : Il faudrait me ramener dans mes quartiers...
Puis d'une voix plus douce : et rester près de moi... pour la nuit...
Elle entendait ses pulsations si rapides, puis elle entendit la tension redescendre puis sur le rythme enchanteur de l'être-aimé elle commença à s'endormir paisiblement...
Kurt eut un rire doux et sans que rien ne le présage il s'empara de la jeune femme qui s'endormait dans ses bras. Il la porta en travers de ses bras musculeux sur tout le long du chemin. Lui murmurant de douces paroles.
Personne ne vint les déranger. Prestige de l'uniforme et de la taille respectable du chevalier et de sa lame.
Il retrouva sans peine le chemin du castel. Et celui plus particulier de la chambre de l'archiviste.
La porte se ferma sans un bruit, le verrou claqua.
La lune dorée est discrète... Elle ne parla point de ce qu'elle vit à travers les vitraux d'argent... Mais qui l'en blâmerait...
Commentaires
Oh, elle ne la pas pris si négativement étonnamment. Elle se méfiera la prochaine fois xD
Houlàààà, c'est qu'il m'a l'air d'être un sanguin, le Kurt!! D'un côté, je serais tenté de dire que ce n'est qu'au bout d'un certain temps que les gens se révèlent réellement, mais ce serait juger rapidement, et ce ne serait pas cool de dire ça (j'ai pas envie de me faire trucider, moi LOL).
D'un autre côté, je peux comprendre son attitude, il a passé une soirée dans laquelle il a un peu été mis de côté, ça et l'alcool, je comprends que ça l'ai saoulé, et qu'il ait éprouvé le besoin de sortir dans la nuit. Je vais encore tout ramener à moi (c'est pas ma faute, ces personnages sont si réalistes qu'on peut chaque fois s'identifier à eux!), mais j'ai aussi connu ce genre de situation, le besoin de s'isoler (et encore en ce moment). Mais Kurt a de la chance, car il a quelqu'un qui le suit et qui vient le rejoindre (même s'il était à deux doigts de la trucider).
En espérant qu'après cet épisode fâcheux tout ira mieux entre eux! Parfois, d'une bonne crise tout repart de plus belle!!