La lune haute et presque remplie illuminait les roches doucement. Une légère brise glissait entre les rochers produisant un léger sifflement. Une ombre arriva silencieusement vers les falaises...

Un lourd manteau noir sur les épaules, des cheveux noirs de jais tombant sur les épaules, des yeux dorés perçants, des lèvres rouges. Gabrielle arrivait aux falaises avec l'envie d'être seule.

Sa démarche légère touchant à peine l'herbe ne faisant qu'un faible bruit. Elle s'approcha d'un gros rocher et s'assit doucement sur le sol. Elle posa sa tête sur la roche, silencieuse, regardant la nature l'entourant... Les bruits de vagues l'endormant doucement.

Elle était bien mélancolique en cette nuit... Elle pensait à son amour, Devil Dante, qui était bien loin d'elle... Puis elle pensait à son pauvre père qui n'avait toujours pas de nouvelle d'elle... Que de doute... Une larme coula doucement sur sa joue comme pour montrer la tristesse qui la parcourait bien qu'elle ne la sentait pas vraiment comme lorsqu'elle était encore humaine... Elle était triste mais pas intérieurement.. ce n'était qu'une apparence... la souffrance, la vraie n'existait plus...

Son regard se perdit sur l'horizon là où l'on pouvait apercevoir la nuit qui était tombée...

Quelques heures plus tard, toujours entrain de regarder l'eau et écoutant le bruit des vagues contre la falaise, une jeune femme arriva vers les falaises entrain de chantonner... Derrière elle un jeune homme..

Les deux se faisaient de tout évidence la cour...

 Ils arrivèrent les deux vers Gabrielle qu'ils n'avaient pas encore vu... Elle les regarda, elle avait faim... Le jeune homme était devant elle, sa jeune amie en face de lui... Gabrielle se leva alors silencieusement... Elle tira par les hanches le jeune homme pour qu'il se plante sur ses crocs... Elle but très rapidement son flux sanguin...

 Alors que la jeune femme criait et allait partir chercher de l'aide, Gabrielle fit un bond prodigieux et prenant appui sur le sol, donna un violent coup de pied dans le torse de la fillette...

 Elle tomba à terre, saignant du nez... Gabrielle la regarda sur le sol puis elle se posta derrière elle. Elle la prit par les épaules en la soulevant puis beaucoup plus doucement que son compagnon, elle planta ses dents allongées dans son cou...

Elle lui but lentement le sang pour que la jeune fille voit les minutes passer alors qu'une larme coulait le long de sa joue de mortelle... Lorsqu'elle eut fini de la boire, elle la prit dans ses bras et la déposa au côté de son amant mort... dans une dernière étreinte...

Elle les regarda avec un peu de regret, puis ses dents redevenant normales, elle regarda à nouveau la lune en murmurant :

La vie telle une rivière ne cesse de s'écouler
Quand serait-ce le temps de s'écrouler ?
Tant de souffrance pour deux amours acculés
Serait-ce seulement lorsque les années se seront accumulées ?

 Lune, toi, astre du soir...
Montre moi le chemin vers la gloire...
Celle de l'âme mais aussi avant de choir...

Après une minute de silence :
Ce ne sera pas pour ce soir...

Elle repartit lentement des falaises pour retourner au vaisseau de la légion et se reposer dans son cercueil.

Khenella traversa les pays. Dans son périple elle rencontra des personnes qui décidèrent de la suivre.

Lorsqu'elle arriva devant les deux lourdes portes de la cité, ils étaient onze.

 

Ils frappèrent à la porte et ils purent entrer dans la cité éternelle. Cette cité avait la particularité d'être un point de passage entre les époques, le temps ne se déroulait pas à la même vitesse qu'à l'extérieur des enceintes.

 

Ils se promenèrent un moment dans la cité, regardant les édifices. Ils arrivèrent devant une bâtisse appelée "La Taverne des Templiers de la Terre". Khenella entra, laissant ses camarades à l'extérieur. Elle salua les personnes présente et demanda s'ils avaient vu la femme à la mèche blanche.

Le silence tomba dans la Taverne.

 

Le tavernier la regarda droit dans les yeux et lui dit : "Malheureusement pour vous, Dame Pol s'est fait tué avant hier à la Tour de Garde... Paix à son âme."

Khenella remercia le tavernier puis lui dit qu'elle allait enquêter.

 

Elle sortit de la taverne et allait vers ses compagnons lorsqu'elle fut frappée de plein fouet. Un éctoplasme venait d'entrer en elle.

Elle entendit l'esprit lui dire : Je vois que vous avez suivi mes conseils... Dommage que vous ne soyiez arrivée plus tôt. J'ai une mission pour vous.

Khenella aquiesça dans le vide.

- Voronwë... Il faut que vous le trouviez et le tuiez. C'est lui qui m'a tué et je refuse que ce crime soit impuni, vous m'entendez !?!?

 

Khenella demanda mentalement : Pourquoi devrais-je vous aider ?

- Si je n'étais pas intervenue, vous seriez morte à l'heure actuelle... Alors aidez-moi.

- Je vais voir ce que je peux faire mais je ne peux rien vous promettre...

- Je serais là en cas de souci...

 

À cet instant l'esprit de Dame Pol, comme elle se nommait, s'effaça et permit à Khenella de reprendre le pouvoir sur son corps.

Ses compagnons s'étaient assemblés autour d'elle. Elle leur expliqua ce qui venait de se passer et ils la regardèrent avec effroit... Comment faire confiance à une femme aussi jolie soit-elle qui était possédée ?!

 

Ils se dirigèrent alors vers la Tour de Garde...

 

 

Une brise se leva doucement, elle était là au milieu du chemin, seule... Ses cheveux volant par moment, le regard fixé sur l'horizon. Son épée fétiche, Thanatos, à ses côtés, elle réfléchissait sur ce qui s'était passé...

Elle vivait tranquillement depuis longtemps dans une vieille ville où elle était une simple marchande de fruit... (Jusque là, rien de spéciale) Jusqu'au jour où un jeune homme, de toute évidence, un paysan s'approcha et lui dit qu'elle ferait mieux de vendre son corps plutôt que de vendre des fruits...

Elle, qui était si agréable, si souriante, si angélique, tourna du côté du démon... Elle prit le couteau qu'elle trouva et s'élança contre le jeune homme... Elle planta la lame encore et encore dans son corps qui devenait de plus en plus mou... Elle allait passer la lame sous la gorge lorsque des mains lui empêchèrent de continuer son sombre carnage...

Là, c'est le blanc... Elle ignore encore ce qui se passa, mais elle sut à un moment qu'on ne pouvait plus l'arrêter et que les têtes tombaient... Puis, elle partit, seule, laissant le couteau à côté des corps et se dirigea vers la cité éternelle... Sur le chemin, elle vola une lame... Thanatos...

Les personnes qui se souviennent d'elle, ne peuvent la qualifiée que de "troublante", par le fait de son visage angélique, de sa sensualité et du sourire qui illumine de temps à autres son visage et par le fait que sa lame tombe sur les nuques de ceux qui lui cherchent des ennuis...
C'est un Ange Déchue... Anaëlle...

 

****

Un combattant armé de son épée à deux mains essayait de faire passer son temps en comptant combien d'expérience il allait se faire avec deux ou trois jours sous le soleil torride des Fantômes du Sable. Il voyait de moins en moins son arme et de moins en moins ses adversaires approcher...

Une brusque rafale souffla alors sur l'arène et un brouillard rendit la vision du combattant inexistante... Puis un mélange d'excitation et de folie l'empara... Il chercha les ennemis autour de lui sans succès, c'est alors qu'il vit une forme s'approcher.

Alors que la forme devenait de plus précise, il sentait son coeur battre plus vite, sa respiration devenant haletante, puis comme emporté par un tourbillon de sensation, il vit la lame se diriger vers lui... Mais, bien incapable de bouger, époustoufler par sa beauté, il reçut de pleine force Thanatos, l'épée de la mort...
Il n'eut même pas le temps de pactiser ni même parler...

À la sortie de l'hôpital, sa maîtresse d'arme lui demanda ce qui s'était passé... Il ne put que murmurer : "Une beauté fatale..."

 

(Réponse à ce poème de Bloody Angel)

 

Elle croyait à son rêve, elle, la Princesse Fantôme
Mais tout s'écroula autour d'elle...
Ne lui restait qu'à errer parmi les fantômes.

Elle s'éveilla au septième jour, seule...
Ouvrant les yeux à peine, elle vit la vérité.
Il était parti parmi les ombres ténébreuses...

Elle chercha en vain à le retrouver,
mais ses pas la conduisirent vers le doute.
En valait-il la peine de le chercher ?

Des jours et des nuits passèrent.
Soudain, la lumière éclaira le chemin.
Elle était à nouveau sur Terre.

Elle trouva enfin la recette de la vie.
Elmure "Le Béni" n'était plus
Mais resterait dans son coeur brisé.

Les spectateurs la virent alors entrer en scène.
Sa peau bronzée, tout semblait suspect
Alors son trident fendit dans l'air.

Elmure et Mirmidia avaient vécu un amour interdit...
Entre gladiateurs... c'était proscrit...
Mais, il avait su rendre vie à son rêve...

La foule acclama la jeune elfe noire
Lorsqu'elle comprit qu'elle n'était pas comme les autres
La fin n'est qu'un commencement...

Elle erra longtemps, des années où elle ne souciait que de marcher devant elle. Sans espoir... Puis un jour elle resta une plus longue période dans une ville. Habillée de haillons, elle essayait de passer inaperçu assise contre le mur d'une maison...

Elle entendit des bruits de sabots qui se rapprochaient à une allure vive. Lorsqu'enfin elle put voir qui chevaucheait ainsi, elle vit que c'était une femme, habillée d'une robe bleue aux longs cheveux noirs. Elle remarqua une mèche blanche et s'en étonna. La femme ne ressemblait certainement pas à une vieille personne.

Elle disparut de son champ de vision et l'oublia rapidement. Mais lorsque la nuit commençait à tomber sur la cité, la femme à la mèche blanche réapparut au coin de la rue. Une élégance particulière émanait de sa présence, comme si elle était d'une haute lignée.
Elle s'approcha de Khenella et lui offrit quelques pièces. Elle la remercia sommairement mais la dame lui proposa d'aller boire ou manger quelque chose au café le plus proche. Khenella ne put refuser l'invitation surtout lorsqu'elle sentit son ventre gargouiller.

Elles allèrent alors dans une des rues parallèles et commandèrent des verres d'hydromel et un large repas. Alors que le repas touchait à sa faim, Khenella remarqua que la dame aux cheveux ébène n'avait pas touché à sa nourriture :
- Ce n'est pas bon ?
- Je suppose que oui, mais je n'ai pas trop envie d'y goûter.
- Pourquoi cela ?!!
- Parce que cela risquerait de me faire tomber malade.
- ... À propos, pourquoi m'aidez-vous ?
- Parce que je crois que cela est écrit dans mon destin... Racontez-moi pourquoi vous êtes habillée de la sorte.

Alors Khenella passa un long moment à lui expliquer qu'elle avait soit disant quitter rapidement sa demeure et qu'elle n'avait pas pensé à revenir en arrière. La femme sembla pensive tout du long du mensonge, les yeux brillants comme si elle savait déjà...
Elle lui dit d'une voix envoûtante : Et si vous alliez de l'avant ? Allez à la cité éternelle... Peut-être trouverez vous assez de courage en vous pour surmonter les épreuves.

Khenella resta interdite. Il lui sembla sentir une puissance en elle. Elle répondit d'une voix tremblante : Je n'ai pas d'argent, ni de cheval...
La femme lui tendit une bourse remplit et dit : Je pense qu'il y a assez pour un cheval et payer des gladiateurs... Ne perdez pas courage...
La rousse ne comprenait plus rien. Pourquoi l'aidait-on ainsi ?!
Elle détourna le regard un moment et lorsqu'elle regarda à nouveau une chouette hulotte semblait planer dans l'immensité du ciel.

Elle prit les affaires que la dame lui avait offert et se mit en route pour la cité éternelle sur le dos d'un cheval robuste.