posté le 12-06-2015 à 15:11:44
Turquoise
Tout avait commencé le mercredi 7 janvier 1976, en fin d'après-midi à Paris. Un jeune homme, Antoine DeCharmey, 21 ans, se promenait le long de la Seine. Il avait les cheveux châtain foncé, des grands yeux bleus, mesurait 1m75, avait un petit nez. Il regardait le sol et pensait à Lucie, sa petite amie, qu'il avait dû laisser partir en Suède quelques heures plus tôt. Elle y allait pour étudier à l’Université de Stockholm en faculté de Lettres, parce qu’elle voulait devenir journaliste internationale. Il regrettait amèrement la façon dont il l’avait quittée.
Lucie était métisse et mesurait 1m65. Elle venait du Pérou et avait été adoptée, par des Français de Grenoble, lorsqu’elle avait 8 ans. Elle ne connaissait pas ses parents biologiques et avait passé les premières années de sa vie dans un orphelinat. Elle avait beaucoup de charme et était très intelligente.
Antoine se souvenait très bien des circonstances dans lesquelles il l’avait quittée à l’aéroport. Il était allé s’acheter un paquet de cigarillos et Lucie était devant la douane. Soudain, un homme de 30 ans l’avait accostée. Antoine l’avait vu et s’était approché de lui. Il l’avait insulté, frappé au visage et lui avait cassé le nez. Lucie avait été tellement horrifiée qu’elle s’était empressée de faire contrôler son passeport à la douane et il n’avait pas pu la rejoindre pour s’excuser.
Ainsi il se sentait las et marchait d’un pas lourd et, comme il était perdu dans ses pensées, il ne vit pas qu’il y avait une branche de peuplier au sol, et tomba à terre. Il resta un moment au sol, le cœur submergé de sentiments, au bord des larmes. Enfin, il se releva, non sans peine, épousseta un moment ses habits tout froissés et se dirigea vers un bar, l’Œil de Tigre. Il y avait deux ans que Antoine avait rencontré Lucie dans ce même bar, tard dans la soirée. Ils avaient fait connaissance et s’étaient appréciés assez rapidement.
Les fenêtres étaient formées de vitraux de toutes les couleurs, qui représentaient des divinités grecques. Des lampes à pétrole orientales, des narghilés remplis de cannabis qui étaient offerts après que les clients avaient commandé deux verres de vodka, et une panoplie d’objets orientaux était posée sur de petites tables en chêne et dans les coins de la pièce principale. Ce décalage de cultures avait un certain cachet qui attirait de plus en plus de monde. Antoine connaissait bien le barman, car il allait pratiquement tous les soirs dans ce bar branché.
Il s’accouda au comptoir et dit au barman : « Salut Jo ! Tu peux me passer un verre de gin, s’il te plaît !
- Dis-moi, Tony, tu n’as pas l’air en forme, aujourd’hui ! » , répondit le barman en lui tendant sa boisson.
Antoine DeCharmey, fils unique, était d’origine suisse mais avait le passeport français. Il avait fêté son anniversaire la veille en compagnie de sa dulcinée et maintenant il avait le cafard. Il alluma un cigarillo, but une gorgée de gin et le verre encore dans la main, il lui répondit :
- En effet, j’ai laissé ma copine s’envoler, il y a maintenant trois heures. Mais j’ai l’impression d’être libéré... comme si on m’avait enlevé des chaînes. Pourtant je l’aime ! Je suis aussi excité parce que demain, je dois aller à la mairie parce que je déménage à l’angle du boulevard Saint-Michel et du boulevard Saint Germain.
- Es-tu sûr de l’aimer ?
À ces mots, Antoine ne put affirmer ses sentiments comme il aurait dû le faire. Il était rongé de doute et ne pouvait assurément pas se résigner à avouer la vérité. Il se souvint alors des paroles de son père : « Écoute mon fils, nous serons toujours là pour toi. Quoi qu’il arrive, si tu as des problèmes, n’hésite pas à venir nous en parler. »
Les parents d’Antoine habitaient une petite maison bleu ciel, avec des volets rouges, et un petit jardin qui donnait sur le début d’une forêt à Rohrwiller, en Alsace. Son père, Frank, 56 ans, venait d’un village proche de Fribourg. Sa mère, Line, 54 ans, était alsacienne et avait hérité de la maison de ses parents. Le frère de cette dernière, Pierre, plus jeune de 10 ans, avait eu des problèmes respiratoires pendant la guerre. Grâce à la Croix-Rouge, il avait passé une année dans la famille de Frank.
En premières noces Frank avait épousé une femme issue d’un milieu aristocratique, Marie-Ange. Il n’avait pas eu d’enfants avec elle, car elle ne lui plaisait pas. Elle avait de graves problèmes de cœur après la guerre. Line était venue la soigner et c’est ainsi que Frank et Line s’étaient rencontrés pour la première fois. Elle était tombée sous son charme dès la première minute et, une année plus tard, Antoine était né. A cette même période, Marie-Ange était morte d’un infarctus. Mais, comme Frank et Line avaient dissimulé leur relation, elle n’avait jamais su qu’il l’avait trompée.
Quelques mois plus tard, Frank et Line avaient décidé de déménager près de Bâle, parce qu’ils n’avaient pas une bonne réputation dans les alentours de Fribourg, et qu’Antoine aurait pu en souffrir plus tard. Line avait hébergé ses parents, qui étaient âgés, et qui étaient morts auprès d’eux, et c’est ainsi qu’elle avait hérité de leur maison en Alsace. Ils s’y étaient installés, avaient acheté un restaurant proche de leur maison et avaient monté leur propre commerce. Ils commençaient à avoir du succès grâce au talent de cuistot de Frank et à la très belle décoration de Line. Antoine habitait Paris depuis trois ans, et avait perdu son accent suisse-allemand. Il avait déménagé parce qu’il voulait entrer dans la vie active au plus vite.
Il paya sa boisson, se leva et sortit du bar. Il habitait un joli petit studio dans la rue Beaubourg. Son studio ne pouvant accueillir qu’une personne, il désirait s’installer avec Lucie dans un deux-pièces. Il passa sa soirée à commencer à lire « Le Seigneur des Anneaux » de J. R. R. Tolkien et s’endormit paisiblement.
Le jour suivant, à 7 heures du matin, il partit au travail, rue François 1er dans le Onzième arrondissement. Il était standardiste pour une radio en vogue, Europe 2. Il répondit au téléphone toute la journée, bien qu’il fût d’une humeur massacrante. À 18 heures, il quitta son travail et regagna son nouvel appartement sans passer par le bar. Toutes ses affaires étaient arrivées, et en bon état. À bout de nerfs, il s’effondra sur son lit pas encore fait. À 22h, il se décida à appeler Lucie :
- Salut, c’est Antoine ! Ça va ?
- ...
- Excuse-moi d’avoir été si brutal avec cet homme. J’étais très jaloux et je n’ai pas pu m’empêcher de lui casser la figure. J’ai couru après toi, mais les douaniers m’ont arrêté, je n’avais pas mon passeport avec moi.
- Qu’est-ce qui t’a pris de le frapper ?
- Je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas te faire peur.
- Je ne savais pas que tu pouvais être violent. C’est nouveau ?
- Oui, c’était la première fois mais rassure-toi cela ne se reproduira pas.
- Tu me rassures. Quand je suis arrivée dans la zone hors taxe, je n’ai pas arrêté de penser à ce que tu avais fait. En plus, manque de chance, l’avion avait une heure de retard et l’homme que tu as frappé était à côté de moi pendant le vol.
- Tu... Il... .
- Ne t’inquiète pas, il n’a rien fait. Au contraire, il était très gentil et sa copine était dans l’avion aussi. Tu sais, quand il m’a accostée c’était pour me demander à quelle heure l’avion partait. Je n’ai même pas eu le temps de le saluer que tu étais déjà dessus.
- Je m’excuse encore, c’était plus fort que moi. Il ne fait pas trop froid là-bas ?
- Oh si ! Il fait dans les –10°C.
- Qu’est-ce que tu as fait en arrivant?
- J’ai emménagé dans une chambre d’étudiant, hier. Pour le moment tout se passe bien.
- Les gens sont sympathiques ?
- Oui, ils sont très gentils. Mais le climat de la France me manque. Tu sais, ici, il fait nuit très rapidement, ça me met le moral à zéro et je voudrais te voir et te prendre dans mes bras. Tu sais, je t’aime.
Un petit silence s’installa entre eux, puis Lucie dit :
- Comment s’est passé le déménagement ?
- J’ai commencé à ouvrir les cartons, mais c’est assez déprimant de le faire tout seul. Tu t’es fait des amis ?
- Non, pas encore. Est-ce que tu pourrais me rappeler demain, parce que, là, je suis à table, et les autres colocataires me regardent bizarrement.
- Si tu veux ! Alors à demain !
- Je t’embrasse !
Il raccrocha le téléphone et s’endormit. Il rappela Lucie le soir suivant et ils discutèrent pendant trois heures. Une semaine passa sans que rien ne troublât la tranquillité d’Antoine et, le jeudi 15 janvier, sa mère lui téléphona.
- Salut, fiston ! Quand viens-tu manger à la maison ? , lui demanda-t-elle.
- Pourquoi pas samedi prochain ! Ce sera en plus l’anniversaire de Papa ! Qu’est-ce que je peux lui acheter qui lui fera plaisir ?
- Une pipe en bois, il a laissé tombé la sienne avant-hier, et l’a brisée. Prends-en une avec un petit foyer, de préférence en bois de bruyère ou en racine d’orme.
- À quelle heure dois-je venir?
- À 11h30. Bon, ben, alors à samedi ! Salut !
* * * * * * *
Comme convenu, le samedi, Antoine arriva chez ses parents. Sa mère portait un joli tailleur vert clair, elle avait mis ses cheveux en chignon. Malgré les années, elle était vraiment magnifique et n’avait pas beaucoup de rides. Ils mangèrent une délicieuse tarte flambée que Frank avait préparée avec amour. Antoine offrit à son père une pipe en bois de bruyère et Line lui offrit le livre « Nouvelles histoires extraordinaires » d’Edgar Allan Poe.
L’après-midi, Antoine visita la Petite France à Strasbourg. Le soleil brillait de mille feux et beaucoup de personnes se promenait le long du canal. Antoine décida de monter sur un bateau pour faire le tour de cette île. Une dizaine de personnes attendait pour acheter les billets. Lorsque vint le tour d’Antoine, il aperçut une jeune femme, grande, les cheveux bruns mi-longs, les yeux verts, qui lui fit un grand sourire tout en lui demandant le nombre de billets qu’il désirait. Elle portait un chemisier rouge et un pendentif turquoise en forme de losange. Antoine, frappé par sa beauté, balbutia qu’il en voulait un et paya le billet. Il s’éloigna d’elle en évitant de trop se retourner. Il s’installa à bord d’un bateau-mouche et fit le tour de la Petite France.
Il n’arrêtait pas de penser à elle et ne savait plus trop où il était. Il finit néanmoins par retrouver son chemin. Après un petit tour de ville, il partit en direction de la cathédrale de Notre-Dame. Il avait un long chemin à parcourir pour arriver à ce monument médiéval. Il fut soulagé lorsque, enfin, il l’aperçut. La cathédrale était en pleine rénovation, mais il put voir la façade principale, qui était consacrée à la vie du Christ et au Jugement Dernier. Il y avait aussi un séducteur, entouré de Vierges sages et de Vierges folles. Il vit que des personnes appréciaient aussi le spectacle. Un sanglot échappa d’une fillette.
Soudain, le regard d’Antoine fut attiré par un attroupement de personnes à une dizaine de mètres. Des passants et des ouvriers se trouvaient autour d’une pelle mécanique. Elle avait heurté quelque chose dans le sol. Rapidement, les ouvriers prirent des pelles manuelles et commencèrent à dégager sans savoir ce qu’il y avait en dessous. Ils rencontrèrent des escaliers descendant à deux mètres de profondeur. Une demi-heure plus tard, ils ne pouvaient pas creuser plus bas et découvrirent une porte en fer. Ils ouvrirent la porte au prix de beaucoup d’efforts et entrèrent dans une salle. C’était une salle obscure, des os gisaient à terre, les murs étaient moisis et des gouttes d’eau tombaient du plafond avec un bruit répétitif et entêtant. Une armoire en fer à deux battants était appuyée à un des murs. Dans celle-ci, de la grandeur et de la forme d’un être humain, ils découvrirent des poignards.
Les ouvriers prirent l’armoire avec précaution et la sortirent de la salle. Arrivés dehors, Antoine la vit. Il la regarda attentivement et se souvint d’un rêve qu’il avait fait, peu de temps auparavant. Il retourna chez ses parents pour leur raconter ce qu’il avait vu en omettant le rêve qu’il avait fait. Il rentra chez lui, à Paris, après cette longue journée.
Sitôt arrivé, il se coucha et repensa à son ancien rêve. Il était condamné à mort et il se faisait jeter dans l’armoire qu’il avait vue le jour même, qui était appelée communément vierge de fer. Et c’est ainsi qu’il s’était réveillé.
Il lut un peu et finit par s’endormir paisiblement. Le même rêve apparut, mais cette fois, la jeune femme qu’il avait vue au débarcadère, le remplaçait dans l’armoire et c’est alors qu’il se réveilla en sueur. Il se leva péniblement et dit à haute voix : « Qu’est-ce qui me prend ? Voilà que je parle tout seul. Je suis bon pour l’asile de fou. » Il eut tout d’un coup un doute : avait-il réellement vu cette armoire ?
Il se leva et alluma la télévision. Un reportage parlait d’une découverte archéologique aux abords de la cathédrale de Strasbourg. Il s’agissait d’une armoire qui avait été utilisée autrefois pour tuer des personnes. Les ouvriers sur le chantier avaient aussi découvert une oubliette et un ruisseau souterrain. Il se souvint, alors, d’une légende. Une comtesse, Erzsebet Bathory, utilisait ce genre d’armoires ainsi que d’autres instruments de torture pour tuer des jeunes filles. Il pensa à son rêve et à la jeune femme qu’il avait vue au débarcadère et, inconsciemment, il se dirigea vers sa voiture et partit en direction de Strasbourg.
Il arriva à l’endroit de cette fameuse rencontre et se renseigna auprès d’un jeune homme. Ce dernier lui dit que la jeune femme s’appelait Catherine Difrancia et qu’elle avait pris un congé sabbatique pour une année. Elle devait se trouver chez ses parents à Dijon, au numéro 10 de la rue Buffon. On était dimanche et Antoine ne pouvait pas aller retrouver Catherine. Il était obligé de demander un congé exceptionnel à Europe 2.
* * * * * * *
Après avoir appelé Antoine, Lucie s’était affalée sur son canapé. Elle se sentait seule mais surtout désemparée de s’être si stupidement fâchée avec Antoine. Elle alla le lendemain pour la première fois à l’Université. Celle-ci était constituée d’environ six bâtiments d’une vieille couleur verte, peu accueillante. Ils ressemblaient à des blocs et étaient disposés en forme de « E ». Un peu plus loin, était établi le campus du business. Lucie séjournait dans une cité universitaire dans la périphérie, et avait une bonne dizaine de colocataires. Ainsi pour se rendre à l’Université, elle devait prendre le métro et le bus. Cela lui prenait bien 30 minutes.
À son cours de suédois, elle rencontra un jeune homme, Eero. Il était grand, charmant, Finlandais et, parlait l’anglais et le finnois. Il avait un visage ovale avec le front bien dégagé, des cheveux noirs et de magnifiques yeux verts. Il habitait à une dizaine de minutes de l’Université. Elle avait de la peine à lui parler, car elle avait appris l’anglais seulement un an auparavant.
Quelques jours plus tard, elle se rendit compte qu’elle l’appréciait beaucoup, mais un sentiment de culpabilité la ramena sur le droit chemin. Elle commença petit à petit à s’habituer au climat rude du grand Nord. Elle avait amené de France des objets usuels qui lui étaient très utiles : bouillotte, duvet, couverture, écharpes, gants, bonnet, doudoune, gros pulls, etc... sans oublier une photo d’Antoine. Pour ne plus se sentir coupable, elle appela Antoine le 17 janvier.
- Salut Antoine, c’est Lucie à l’appareil.
- Tiens ! Je suis content de t’entendre. Comment se passe ce séjour en Suède ? As-tu fait des rencontres ?
- Oui, j’ai rencontré un garçon, Eero. Je m’entends bien avec lui, mais je dois lui parler en anglais et il n’y a pas beaucoup de personnes parlant le français, ici. Et toi, qu’as-tu fait depuis que je t’ai laissé ?
- Hé bien, hier, je suis allé fêter l’anniversaire de mon père. J’ai visité la Petite France en bateau, c’était très joli ! Autrement, rien de spécial. Comment se passent les cours à l’Université ?
- Bien, mais ce n'est pas facile à tout comprendre. Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ?
- Tu sais, j’ai eu beaucoup de travail ces temps-ci. Je suis désolé.
- Bon, ça va pour cette fois. J’ai des cours à réviser, je te laisse. On se rappelle bientôt, d’accord ?
- D’accord, je t’appellerai.
- Bisous.
* * * * * * *
Le lendemain, Antoine demanda à son supérieur un congé. Il voulait revoir Catherine par-dessus tout, même s’il était avec Lucie. Mais, son chef de service ne le lui accorda pas. Malgré cela, il partit pour Dijon au risque de se faire renvoyer. Il prit l’autoroute A6 et s’arrêta à Auxerre pour se rafraîchir. Le voyage dura bien 3 heures. Dijon était une magnifique ville connue surtout pour sa moutarde ou son pain d’épices. Il tourna dans la ville pendant un bon moment, en cherchant la rue Buffon. Il trouva enfin la rue. Elle était très calme et peu de voitures empruntaient la route. Le numéro 10 correspondait à une grande maison avec une cour intérieure. Elle était d’une couleur blanc cassé, avec des volets vert pomme. Il y avait un escalier qui permettait, à qui le voulait, d’accéder à une terrasse pour bronzer au soleil. Antoine prit une grande inspiration et, anxieusement, appuya sur la sonnette.
Une femme vint lui ouvrir. Elle avait les cheveux roux et de très jolies taches de rousseur sur les pommettes. Elle portait un tailleur Chanel et ressemblait à un mannequin. Antoine demanda :
- Bonjour, je suis bien chez Catherine Difrancia ?
- Non, vous êtes chez ses parents. Puis-je vous renseigner ?
- Euh... enfin... non ! , ce doit être une erreur, dit-il en reculant d’un pas.
Antoine retourna à Paris, regrettant de n’avoir pas osé demander de plus amples informations sur Catherine. Il avait peur de la connaître, de tisser des liens et peut-être de lui plaire. Il se sentait stupide d’avoir risqué sa place pour si peu et se sentait défaillir.
Le lendemain, il retourna au travail. Son chef de service, Jeffrey Mendosa, le fit venir dans son bureau. Il lui dit :
- Alors, Monsieur DeCharmey, on n’obéit plus aux ordres ?
- C’est que... enfin... je suis vraiment désolé.
- Mais, pourquoi donc êtes-vous parti ? Vous saviez ce que vous encourriez !
- Hé bien... c’est à cause d’une fille qui me fait tourner la tête. Je pense à elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais je vous prie de ne pas me punir pour si peu. Je promets que cela n’arrivera plus jamais.
- Bon, je vais demander à mes supérieurs s’ils veulent bien vous donner une seconde chance.
- Merci beaucoup !!!
M. Mendosa prit l’ascenseur et monta au 15ème étage. Une heure plus tard, il redescendit, et quiconque le voyait s’apercevait qu’il avait bataillé dur pour sauver Antoine. De grosses perles de sueur glissaient sur son front et des cernes étaient apparues sous ses yeux. Il entra dans le bureau d’Antoine en s’exclamant :
- Hé bien, les vieux ne sont pas très contents de votre travail ! Mais, ne vous inquiétez pas, ils ne vont rien vous faire. Par contre, si vous recommencez encore une fois, vous perdrez votre place.
- Merci encore. Comment puis-je vous remercier ?
- En évitant de refaire les mêmes erreurs !
- D’accord.
Le lendemain, le mardi 20 janvier, Antoine commença le travail comme tous les jours. Il écrivait les différents messages contenus dans le répondeur de Europe 2. Soudain, il entendit une voix qui ressemblait étrangement à celle de Catherine. Elle disait qu’elle avait rencontré un homme et qu’il lui avait beaucoup plu. Antoine savait que ce n’était pas Catherine mais, sans même réfléchir, il se leva, laissa un mot sur son bureau, « Désolé », et alla chercher sa voiture. Il passa les trois heures suivantes sur la route qui menait à la maison des parents de Catherine. Il fit retentir la sonnette, et le mannequin du jour précédent arriva en courant.
- C’est encore vous !!
- Hé oui! Est-ce que votre fille est ici ? Je suis désolé pour l’autre jour, je ne savais pas ce que je faisais.
- Que lui voulez-vous ? Et qui êtes-vous ?
- J’aimerais beaucoup lui parler. Je l’ai rencontrée à Strasbourg, il y a trois jours. Je m’appelle Antoine DeCharmey.
- Ha... désolé de vous décevoir mais Catherine est partie hier, quelques minutes après votre départ. Par contre, sa petite sœur, Francine, est ici, si vous voulez.
- Euh, non merci. Où est-elle partie ?
- Elle est partie au Panama en avion pour une semaine. Je ne sais pas exactement ce qu’elle va faire et où elle sera mais, je sais qu’elle avait prévu de voir un ami à San Miguelito.
- San Miguelito ?
- Oui. C’est la ville voisine de Panama.
- Comment s’appelle son ami ?
- Il s’appelle Pedro Castillo et vient d’Espagne.
- Merci beaucoup. Si jamais, elle revient plus tôt, pouvez-vous lui dire que je suis venu et que je veux la rencontrer et faire plus ample connaissance ?
- Si vous voulez. Au revoir.
Antoine reprit sa voiture, désespéré. Pourquoi était-elle allée si loin ? Le jour suivant, il retourna à son travail. Jeffrey l’attendait en tournant en rond.
- Ah ! Vous voilà ! , dit Jeffrey
- Je suis vraiment désolé !
- C’est nous qui sommes désolés. Je vous avais prévenu.
- Quoi ?!! Vous me virez ?
- Mmmhh, oui !
- Mais, comment pouvez-vous me faire ça ?!
- Hé bien, simplement comme ça.
Jeffrey posa à ce moment une lettre sur le bureau d’Antoine, qui pâlit soudainement. Il dit alors :
- Très bien ! Tout le plaisir fut pour moi. Au revoir.
- Oui, au revoir. Et bonne chance pour la suite.
Antoine prit les quelques gadgets qu’il y avait sur son bureau, et partit sans se retourner. Il rentra chez lui en se demandant ce qu’il devait faire maintenant qu’il n’avait plus de travail. Cette nuit-là, il dormit très peu. Il était très préoccupé par son avenir, et ne savait plus où il en était. Lorsqu’il se réveilla le matin, il décida de demander conseil à ses parents. Il prit sa voiture et arriva chez eux vers deux heures de l’après-midi. Frank vint lui ouvrir la porte.
- Salut Papa.
- Salut Antoine. Qu’est-ce que tu fais là ?
- J’ai besoin de tes conseils.
- Oh.
- Maman est là ?
- Non, elle est partie faire les courses. Viens, entre.
Ils s’installèrent dans le salon, où se trouvaient un sofa et trois fauteuils bleu foncé. Frank baissa la tête, puis la redressa en disant :
- Que puis-je faire pour toi, mon fils ?
- Hé bien, il faudrait que tu me prêtes de l’argent. Environ 10'000.- FF.
- Quoi !!!! T’es fou ?! Et c’est pour quoi !?
- J’ai décidé d’aller en avion au Panama.
- C’est où ça ?
- C’est en Amérique centrale.
- Pourquoi partir ?
Antoine songea à lui parler de Catherine, mais il se ravisa et trouva une excuse.
- Parce que je me suis fait virer et que je veux recommencer ma vie autre part.
- Crois-tu que ce soit une raison suffisante pour dépenser autant d’argent ?
- Je ne sais pas, mais je veux changer de vie.
- Bien, je ne peux te prêter que 5'000.- FF, mais il faudra que tu me les rembourses quand tu le pourras.
- Marché conclu.
Frank et Antoine allèrent à la banque puis Antoine le ramena à Rohrwiller. Malgré la générosité de son père, il devait encore trouver 5'000.- FF ! La première personne à qui il pensa, fut Jo, le barman de l’Œil de Tigre. Il retourna donc à Paris, une fois de plus. Quand il entra dans le bar, quelques personnes se retournèrent, le suivant des yeux jusqu’au bar. Jo faisait la vaisselle et semblait jouer de la musique avec les verres qu’il posait sur le comptoir.
- Salut Jo !
- Salut Tony ! Alors, tu as réglé tes problèmes de cœur ?
- En partie. Je vais aller au Panama rejoindre une fille que j’ai rencontrée à Strasbourg.
- Comment ?! Et Lucie ?! Tu y penses ? Comment peux-tu lui faire ça ?
- Je n’ai jamais dit que je l’avais trompée ! C’est juste que je veux prendre un peu de recul. Je ne sais plus quoi faire. D’un côté, j’ai une copine formidable et de l’autre, une fille que je ne connais pas... mais que je veux connaître à tout prix. Je ne sais plus qu’en penser.
- Ah d’accord.
- Par contre, pour essayer de comprendre ce qui m’arrive, il faut que j’aille rejoindre cette fille, et voir si... elle est comme je le pense. Peut-être... la femme idéale... mon âme sœur. Mais, pour faire ce voyage, il faudrait que tu m’aides.
- Que veux-tu ?
- Hé bien, je suis allé chez mes parents et mon père m’a prêté de l’argent, mais pas assez. Tu peux peut-être m’aider ?
- Combien te faut-il ?
- 5'000.- FF
- Pourquoi as-tu besoin d’autant d’argent?
- C’est pour le billet d’avion. Il coûte 18'000.- FF. J’ai réussi à économiser 8'000.- FF et mon père m’a donné 5'000.- FF.
- Bon, j’avais prévu de partir en vacances, cette année. Pour finir, je ne peux pas y aller, alors je te les prête ces 5'000.- FF.
- Oh, merci beaucoup ! Tu es génial !
Jo sortit d’un des tiroirs de la caisse un chèque, le remplit et le donna à Antoine. Jo l’interpella avant qu’il sorte du bar :
- En fait, tu pars quand ?
- Je ne sais pas encore, je vais à l’agence de voyage demain. Je pense que je partirai dans deux jours, le 24 janvier.
* * * * * * *
Pour Lucie, en Suède, la vie coulait tranquillement. Elle se résumait à aller à l’Université le matin, à travailler les cours le soir et à faire la fête le week-end. Le reste du temps, Lucie se promenait dans Stockholm à la recherche de souvenirs et de moments remplis d’émotion. Elle s’était fait des amis ; Eero, bien sûr, Pawel et Lena. Les quatre étudiants devaient rendre un dossier concernant la vision que la Suède avait de leurs pays respectifs. Eero devait s’occuper de la Finlande, Pawel de la Pologne, Lena de la Russie et Lucie de la France. Le but ultime était de montrer les préjugés que pouvait induire la presse, par exemple, le chauvinisme de la France ou la rudesse de la Russie.
Pawel était un garçon généreux. Le plus important, à ses yeux, était de faire plaisir à ceux qui l’entouraient. Il venait de Szczecin près de la frontière nord-ouest de la Pologne. Il riait tout le temps et avait une sorte de magnétisme, de chaleur. Il inspirait la sympathie et était très altruiste.
Lena venait de Krasnoiarsk, en pleine Sibérie. Il y faisait très froid en hiver et très chaud en été. Elle était très jolie et avait la particularité de parler plus de trois langues. Elle avait un visage très pâle et de magnifiques yeux marron, ils ressemblaient à des châtaignes sortant du feu. Elle était d’une loyauté sans faille.
Eero était amoureux de Lucie, mais elle ne voulait pas trahir Antoine. Elle avait expliqué à Eero, qu’elle le considérait comme un ami et pas comme un amant. Eero était bien sûr très déçu mais ne pouvait rien faire contre l’avis de Lucie.
Dans les journées des 21 et 22 janvier, elle essaya d’appeler Antoine, mais personne ne répondit au téléphone. Le 23 janvier elle commença sérieusement à s’inquiéter et décida de téléphoner aux parents d’Antoine. Ce fut sa mère qui répondit au téléphone.
- Oui, allô ?!
- Bonjour, c’est Lucie à l’appareil.
- Oui, bonjour !
- Est-ce qu’Antoine est là ?
- Non. Vous le cherchez ?
- Oui, j’ai essayé de l’appeler chez lui, mais il ne répondait pas.
- C’est normal, il part demain pour le Panama.
- Que va-t-il faire là-bas ?
- Il a dit qu’il allait commencer une autre vie.
- Ah d’accord. Est-ce que vous savez ce qu’il fait maintenant ?
- Il doit être à l’agence de voyage. Comment se passe votre séjour en Suède ?
- Très bien, merci. Je suis désolée, je dois partir.
- Il faudra qu’on organise un souper, quand vous serez de retour parmi nous.
- Oui, d’accord. Je vous laisse. Au revoir et bon week-end.
- Merci, au revoir.
Lucie était sous le choc. Comment pouvait-il lui faire ça? Elle réfléchit et partit voir Eero, peut-être pouvait-il l’aider à faire le point.
* * * * * * *
Antoine se rendit à l’agence de voyage pour son billet d’avion. Il n’y avait qu’un seul conseiller, qui était aussi le patron. Il put acheter tout de suite le billet en classe économique et reçut l’horaire. Le vol durerait 18 heures et il y aurait une escale à Atlanta avec 4h d’attente. Le départ aurait lieu à 10h15 à l’aéroport de Charles De Gaulle et l’avion atterrirait, heure locale, à 21h05 au Panama.
Il appela ses parents pour leur confirmer son départ. La seule chose qu’il ne savait pas, c’était quand il allait revenir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son père cria, à l’autre bout du fil. Il s’inquiétait beaucoup pour Antoine. Malgré cela, Antoine partit pour le Panama, le lendemain. Il prit le métro et arriva une bonne heure avant le départ. Il inscrivit ses bagages et entra dans la zone hors taxe. Il acheta des chocolats et un t-shirt. Au moment où la voix dans l’interphone fit entendre son dernier appel pour les retardataires, il eut une hésitation mais, pour finir, il entra dans l’avion.
Il s’installa près du hublot pour profiter de la vue pendant le voyage. L’avion se déplaça vers la piste de décollage, attendit quelques minutes et commença à accélérer. Au moment, où Antoine tentait de se calmer, l’avion décolla dans un vrombissement. Antoine se cramponna à son siège tout en appréciant ces premières impressions. C’était la première fois qu’il prenait l’avion. Lorsque l’avion se stabilisa dans le ciel, il se calma et respira profondément. Il se sentait léger, comme porté par le vent. Appendu au dossier du siège devant lui, se trouvait un magazine économique, il le prit et le lut, comme s’il était dans une salle d’attente.
Au bout de la deuxième heure, il ne savait plus que faire. Il en était déjà à son troisième magazine. Il demanda à l’hôtesse un petit paquet de cacahuètes. Tout en les mangeant, il regardait les autres passagers. Certains étaient jeunes, d’autres moins jeunes. Ils dormaient, se disputaient, lisaient ou mangeaient tout comme lui. Tout ce monde faisait penser à une fourmilière en pleine expansion. Antoine, de son côté, se demandait ce qu’il pouvait faire pour s’occuper. Il aurait pu dormir mais, il pensait à Catherine. Il se demandait comment il allait faire pour lui parler, mais aussi ce qu’il ferait au Panama. Allait-il oublier Lucie ou revenir chez lui pour la retrouver ?
Il finit par s’endormir et se réveilla quand l’avion survolait l’Océan Atlantique, à une quarantaine de minutes d’Atlanta. Il put admirer les terres américaines, au loin. L’avion atterrit à 13h45, heure locale. Antoine se leva lorsque l’avion s’immobilisa, sortit de l’avion et se dirigea vers l’aérogare. Il dut attendre 4h là-bas, avant le départ du prochain avion. Il fit le tour de la zone détaxée une bonne dizaine de fois pour acheter des magazines, car il avait lu toutes les revues fournies par la compagnie d’aviation. Il s’installa dans un restaurant pour boire et manger. Lorsque son avion arriva, il put embarquer.
* * * * * * *
Lucie, de son côté, avait rejoint Eero chez lui. Le studio de ce dernier était très lumineux, un lit était posé près de la fenêtre, avec une lampe sur une petite commode.
Lucie lui expliqua qu’Antoine était parti pour le Panama. Eero lui demanda les raisons de ce voyage. Elle lui répondit qu’il voulait refaire sa vie. Eero était sous le choc. Comment Antoine avait-il pu partir sans cette superbe fille ? Il trouvait cela très lâche de sa part. Il lui demanda ce qu’il lui avait pris de partir. Elle ne savait que lui répondre. Elle lui dit qu’il voulait peut-être prendre encore plus de recul par rapport à leur relation. Il lui dit que, si c’était le cas, ils pourraient peut-être sortir ensemble. Elle lui répondit qu’elle aimait Antoine, et que même s’il était parti, elle l’aimait encore.
Elle se demandait pourquoi Antoine était parti : avait-il cessé de l’aimer ? Pourquoi ne l’avait-il pas appelée depuis si longtemps ? Malgré toutes ses interrogations, elle avait une certitude, il allait l’appeler bientôt et, par conséquent, elle ne pouvait pas le trahir.
* * * * * * *
Après trois heures cinquante de vol, Antoine arriva au Panama. Sur sa montre il était 15h et c’était le 25 janvier mais, en réalité, il était 21h05 et c’était encore le 24 janvier. Il faisait nuit, mais chaud. Il passa la douane et arriva dans la zone hors-taxes. Il vit tout d’un coup Catherine. Elle était aussi là avec un chariot rempli de bagages. Il s’approcha d’elle mais elle ne le reconnut pas. Elle parla en anglais.
- Hi !
- Salut ! Tu te souviens de moi ?
- Ah, tu parles français ! Non, je devrais ?!
- Je t’ai rencontrée à Strasbourg, au débarcadère.
- ...
- Tu étais habillé d’un chemisier rouge avec le même pendentif que tu portes maintenant.
- Je le porte toujours. Maintenant que tu me le dis, je me souviens, c’était mon dernier jour de travail. Comment t’appelles-tu ?
- Antoine DeCharmey et toi ?
- Catherine Difrancia.
- Tu rentres chez toi ?
- Oui, j’ai le mal du pays. J’avais décidé de rester encore quelques jours, mais ma mère m’a appelé avant-hier pour me dire que quelqu’un cherchait à me rencontrer. Ça me faisait une raison de plus de partir. Et toi, que fais-tu ici ?
- Je change un peu d’air.
- Ah d’accord ! Bon, ben j’y vais. Salut !
Elle se dirigea vers la douane.
- Attends !
- Oui ?
- Est-ce qu’on pourrait faire plus ample connaissance ?
- Hé bien, si c’est pour devenir amis, oui. Sinon, désolé, je suis déjà avec quelqu’un.
- D’accord !
Catherine partit. Antoine ne savait qu’en penser. Il sortit de l’aéroport, il se rendit compte qu’il n’aurait pas dû partir sur un pareil coup de tête. Il s’installa dans un petit hôtel, le Copacabana, près de l’aéroport. Il ne pouvait pas rentrer avec ses propres moyens. Il ne lui restait pas assez d’argent pour acheter un billet d’avion. Il avait pensé à rester au Panama avec Catherine, mais elle venait de partir. Il ne pouvait pas, par conséquent, rester là-bas. C’est pourquoi, il téléphona à ses parents. Ces derniers lui dirent qu’ils ne pouvaient pas l’aider, ils ne pouvaient plus lui donner de l’argent. Il téléphona à l’Œil de Tigre :
- Salut Jo !
- Salut Antoine. Ça va ?
- Oui et toi ?
- Bien, bien.
- Et les affaires ?
- Ça va, il n’y a pas trop de monde ces temps-ci.
- Je peux te demander un service ?
- Oui, bien sûr !
- J’ai croisé Catherine à l’aéroport et, manque de chance, elle partait pour Strasbourg. Résultat, je suis tout seul et je ne parle pas la langue d’ici. Je voudrais rentrer à Paris mais, je n’ai plus d’argent. Tu peux m’aider ?
- Non, je suis désolé. Je t’avais donné tout ce qui me restait.
- Comment est-ce que je vais faire, alors ?
- Ben, tu pourrais appeler Lucie. Elle vient d’une famille assez riche, je crois. En plus, je pense que ça fait pas mal de temps que tu ne l’as pas appelée.
- Oui, c’est vrai. Je l’ai un peu oubliée ces temps-ci. Je vais l’appeler. En plus, ses parents sont cadres dans une entreprise de télécommunications. Merci beaucoup.
- Tu me remercieras quand tu seras ici.
- Bon, ben, à la prochaine !
- Oui, salut !
Antoine téléphona à Lucie, son dernier salut.
- Salut Lucie !
- Ah, c’est toi.
- Ça va en Suède ?
- ...
- Je sais, j’aurais dû t’appeler plus tôt. Je suis désolé.
- Comment as-tu pu me faire ça ?!!
- Je...
- En plus, partir comme tu l’as fait ! Sans rien me dire !
- Tout est allé très vite. Je me suis fait virer et je vis maintenant avec l’argent du chômage, au Panama.
- Pourquoi es-tu parti là-bas ?
- Je voulais recommencer ma vie, mais je me suis rendu compte que je ne voulais pas la vivre seul.
- ...
- Est-ce que tu pourrais m’aider ?
- Ça dépend. Que voudrais-tu ?
- Hé bien, j’aimerais rentrer à Paris, ou bien où tu voudras.
- Il faut que je réfléchisse.
- Comme tu voudras ! Je te rappelle dans quelques jours parce que je vais visiter la ville de Panama et après, je vais à San Miguelito. Je te donnerai mon numéro de téléphone lorsque j’arriverai.
- D’accord. À bientôt.
- Salut.
* * * * * * *
Lucie était très heureuse d’entendre Antoine, mais elle ne savait que faire. Elle pouvait bien sûr l’aider, mais elle était vexée qu’il ne l’ait pas appelée plus tôt. Elle se dit qu’il fallait qu’elle voie Lena. Cette dernière habitait dans la même cité universitaire que Lucie. Elle lui expliqua ses problèmes. Lena lui conseilla de donner une seconde chance à Antoine. Lucie la remercia, mais lui dit qu’elle hésitait malgré tout. Elle aimait Antoine, bien sûr, mais il l’avait oubliée.
Lucie téléphona à ses parents.
- Salut !
- Salut Lucie !, répondit Clara, sa mère.
- Ça va ?
- Oui, oui. Comment se passe ton voyage ?
- Bien, bien. Est-ce que tu peux m’aider ?
- Oui, bien sûr ! Que voudrais-tu ?
- Hé bien, je voudrais faire un petit voyage au Panama.
- C’est une bonne idée, ça te fera des vacances.
- Il faudrait que tu me prêtes 54'000.- FF.
- Autant !
- Oui, c’est pour l’aller et le retour.
- Bon, il faut que je regarde sur le carnet d’épargne. Attends quelques minutes.
Deux minutes passèrent puis Clara continua :
- Ton père et moi avons réussi à économiser assez pour te donner ces 54'000.- FF. Nous allons te les verser sur ton compte.
- Merci, c’est gentil !
- Tu viendras nous rendre visite ?
- Oui, bien sûr, quand je serais de retour ! Encore merci, salut !
- Salut, bon voyage !
* * * * * * *
Antoine, de son côté, eut l’idée d’aller voir l’ami de Catherine, Pedro Castillo. Il loua une voiture pour rouler de Panama à San Miguelito. Il lui fallut environ trente minutes pour faire le trajet. Lorsqu’il arriva là-bas, il put demander à un passant s’il connaissait Pedro. Ce dernier lui dit qu’il s’occupait d’une culture de bananes. Antoine parcourut encore un demi-kilomètre et arriva au lieu dit. Il demanda à un homme qui travaillait où se trouvait Pedro. Ce dernier pointa du doigt un homme aux cheveux noirs. Il mesurait dans les 1m70 et parlait à un homme avec des grands gestes, il semblait énervé. Mais Antoine n’en prit pas compte.
Il s’approcha de lui et lui demanda s’il s’agissait bien de lui. Il lui répondit qu’il était bien Pedro Castillo et lui demanda ce qu’il lui voulait. Antoine se présenta et lui répondit qu’il cherchait un logement et du travail. Pedro lui demanda pourquoi devait-il l’engager à son avis. Antoine lui dit qu’il connaissait Catherine et qu’il travaillerait pour peu de temps, juste de quoi s’acheter un billet d’avion pour rentrer chez lui. Pedro l’engagea et lui dit qu’il pouvait vivre avec lui pendant quelque temps. Il lui donna le numéro du téléphone le plus proche qui se trouvait être une cabine téléphonique, au coin de la rue.
Antoine téléphona à Lucie, ce soir-là. Elle ne lui dit pas qu’elle avait déjà économisé pour lui. C’était une sorte de douce vengeance pour son manque d’attention. Elle pourrait ainsi le surprendre lorsqu’elle viendrait le chercher. Antoine attendit environ deux semaines sans avoir de nouvelles de Lucie. Cette dernière, préparait ses affaires et disait partout autour d’elle qu’elle allait au Panama pour se détendre. Personne, à part Eero et Lena, ne savait que Lucie partait rechercher Antoine.
De son côté, Antoine commençait à trouver le temps long et pensait beaucoup à Lucie. Il avait chassé Catherine de ses pensées. Il se sentait seul et le travail dans la plantation de bananes était épuisant. Pedro habitait une petite maison en toit de chaume. Il s’était marié et avait eu un garçon et une fille. Il vivait une vie paisible dans cette partie du Panama. Il était également le gérant de la bananeraie.
Le 1er février, Antoine et Pedro discutèrent ensemble. Antoine lui déclara que maintenant qu’il y pensait, il avait toujours aimé Lucie, mais qu’il avait voulu trouver Lucie en Catherine. Pedro ne comprenait pas pourquoi il était parti, alors qu’il était heureux avec Lucie. Antoine lui rétorqua qu’il n’était pas arrivé à éprouver les sentiments qu’il éprouvait maintenant pour elle. Il voulait vivre jusqu’à la fin de ses jours avec Lucie, si elle venait le chercher, bien sûr. Pedro lui demanda quand il allait faire sa déclaration d’amour. Antoine lui répondit qu’il devait économiser pour lui acheter une bague de fiançailles. Pedro le regarda une minute puis, lui raconta qu’en son temps, il avait aimé une femme et lui avait acheté une bague, mais cette dernière avait refusé de l’épouser et au lieu de cela, elle avait choisi le meilleur ami de Pedro. Il lui tendit la bague et Antoine vit de la tristesse dans les yeux de Pedro. Il refusa de la prendre, mais Pedro insista tant, qu’il finit par accepter ce cadeau à contrecœur.
* * * * * * *
Lucie était sur le point de partir pour l’aéroport, le 8 février. Elle allait enfin revoir Antoine, elle l’aimait encore malgré son manque de tendresse et d’affection. Elle rencontra Eero dans le bus, il lui demanda si elle aimait encore Antoine. Elle acquiesça d’un signe de la tête et s’excusa de l’avoir si souvent repoussé. Il lui pardonna tout de suite et lui dit qu’il aurait été très heureux de vivre avec elle.
Elle prit l’avion à 7h15 à Stockholm. Il y avait deux escales, l’une à Paris et l’autre à Atlanta. Son long voyage commença. À 10h00, elle était déjà à Paris. Elle embarqua tout de suite dans son avion pour Atlanta. Elle y arriva à 13h45, heure locale. Comme Antoine, elle dut attendre quatre heures là-bas. Elle reprit l’avion suivant à 17h57 et arriva enfin au Panama à 21h05. Elle s’installa à l’hôtel Copacabana. Elle s’endormit et lorsqu’elle se réveilla, elle téléphona à Antoine.
Ce ne fut pas Antoine qui répondit. Lucie demanda à cette personne si Antoine DeCharmey pouvait venir à ce téléphone dans une heure. Elle lui répondit qu’elle allait faire son possible. Une heure plus tard, Lucie rappela et Antoine répondit au téléphone. Lucie lui demanda où il se trouvait au Panama pour pouvoir lui écrire. Il lui répondit qu’il était à San Miguelito chez un dénommé Pedro Castillo. Il lui dit également qu’il travaillait dans une culture de bananes. Il lui demanda si elle allait l’aider. Elle ne lui répondit pas et raccrocha le téléphone.
* * * * * * *
Antoine appela Jo, à Paris.
- Salut !
- Salut, quand reviens-tu à Paris ?
- Je ne sais pas encore.
- Comment ?! Et Lucie ? Elle ne t’a pas aidé ?
- Pas encore. Heureusement que je ne peux pas être avec Catherine parce que ça aurait été une erreur. En effet, je me suis rendu compte que la personne que je recherchais, c’était Lucie. Je ne veux plus la quitter.
- Hé bien ! Mais tu vas l’épouser ?
- Je pense que oui. Mais il faut qu’elle vienne ici d’abord. Bon, je vais te laisser, à bientôt j’espère !
- Salut ! Bon courage !
* * * * * * *
Le lendemain, Lucie entreprit de rejoindre Antoine. Elle loua une voiture et se rendit à San Miguelito. Elle chercha Antoine et, enfin, le trouva.
Antoine était en train de décharger des caisses remplies de bananes lorsqu’il vit Lucie au loin. Il crut que c’était un mirage, mais il vit qu’il ne rêvait pas et fut si émerveillé, qu’il se précipita vers elle. Il la prit dans ses bras. Lucie le regarda et lui dit :
- Surprise !
- Je suis si content que tu sois ici ! Mais, depuis où m’as-tu appelé hier ?
- D’un petit hôtel à côté de l’aéroport à Panama.
- Je suis désolé d’être parti si loin. Je voulais rencontrer une personne mais je me suis rendu compte qu’en la cherchant, c’était la partie de toi en elle que je cherchais. Je me suis rendu compte que je t’aimais et que tu comptais plus que tout pour moi.
- Ça me déçoit que tu ais voulu me tromper, mais je t’aime et c’est pour cela que je suis venue. Pour te dire que tu comptes aussi beaucoup pour moi.
- Que va-t-on faire maintenant ?
- Hé bien, je te propose de rentrer en Suède ensemble.
- Oh oui !! Où as-tu trouvé tout cet argent ?
- Ce sont mes parents qui me l’ont offert.
- Quand va-t-on partir ?
- Dans deux jours, le 10 février. J’ai déjà acheté les billets.
- Ce que je suis heureux ! Viens, il faut que je te présente quelqu’un.
Antoine la conduisit dans la bananeraie pour lui présenter Pedro. Ce dernier fut très heureux de la rencontrer enfin. Il libéra Antoine de son travail. Il le remercia longuement et lui dit qu’il partirait deux jours plus tard. Pedro leur déclara qu’il avait été très heureux de les avoir connus. Antoine lui demanda de ramener la voiture qu’il avait louée.
* * * * * * *
Antoine et Lucie s’éclipsèrent et firent un petit tour de ville. Ils se sentaient bien ensemble et Antoine ne pouvait pas cacher sa joie d’avoir retrouvé Lucie. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, il s’arrêta, prit Lucie par le bras et l’embrassa de tout son cœur. Elle se sentit comme transportée par une nouvelle énergie, par un amour renouvelé.
Le lendemain, ils se rendirent à l’aéroport avec la voiture que Lucie avait louée. Ils s’installèrent à l’hôtel Copacabana. Ils se reposèrent et ils se rendirent compte que cela faisait seulement un mois qu’ils ne s’étaient pas vus. Ils se racontèrent ce mois de solitude. Toutefois, Antoine ne lui raconta pas la rencontre avec Catherine et les sentiments qu’il avait éprouvés. Lucie de son côté lui raconta qu’elle s’était fait draguer mais qu’elle était restée fidèle jusqu’au bout. Antoine lui dit qu’il l’aimait et qu’il ne voulait plus la quitter.
C’est ainsi, qu’ils prirent l’avion le 10 février à 10h. Il y eut deux escales, l’une à Atlanta et l’autre à Paris. Le voyage se déroula comme il était prévu. Lorsqu’il arrivèrent le 11 février à midi à Stockholm, ils étaient épuisés et allèrent au domicile de Lucie. Ils dormirent pendant un jour entier. Le 13 février, ils se promenèrent dans Stockholm. Depuis une petit fenêtre, Lucie et Antoine purent voir le travail acharné de restauration sur le bateau Vasa qui avait coulé dès sa première mise en mer. Ensuite, ils se rendirent dans les galeries marchandes, Östermalmshallen, où se trouvaient des étalages de viandes rares, comme des filets de rennes. Lorsqu’ils finirent de se promener, ils rentrèrent chez Lucie et se reposèrent encore. Voyager ainsi du Panama à Stockholm était épuisant à cause du décalage horaire.
* * * * * * *
Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, Antoine et Lucie visitèrent Stockholm. Ils se rendirent sur le haut d’un roc et découvrirent un quartier, Fjällgatan, où il y avait beaucoup de maisons rustiques et accueillantes. Ensuite, ils prirent le bateau et visitèrent le musée en plein air de Skansen sur l’île de Djurgården. Il leur fallut une bonne heure pour faire le tour du parc. Ils reprirent le bateau et allèrent sur la passerelle de Katarinahissen dans le quartier de Södermalm, d’où l’on pouvait voir tout Stockholm. Il y faisait froid mais le spectacle était merveilleux. Ils se serrèrent l’un contre l’autre. Antoine passa sa main dans sa veste en daim. Il y prit quelque chose que Lucie ne vit pas. Elle pensa tout d’abord que c’était un mouchoir ou des gants, mais Antoine avait un étrange sourire.
Il s’accroupit sur le sol gelé et dit en tendant la bague que Pedro lui avait donnée :
- Je t’aime et je voudrais rester jusqu’à la fin de mes jours avec toi. Veux-tu m’épouser ?
Elle le regarda, observa la bague qui était en argent avec un diamant et une émeraude au-dessus. Une larme glissa de son oeil droit et tomba à terre. Elle lui répondit alors :
- Oui, de tout mon cœur.
posté le 16-04-2014 à 13:51:00
Questions existentielles...
Adam avait-il un nombril ?
Si les boites noires sont indestructibles, pourquoi ne
fabrique-t-on pas les avions dans le même métal ?
Si rien ne colle au Téflon comment l'a-t-on collé à la poêle
?
Il y a le patron des patrons pourquoi pas l'ouvrier des
ouvriers ?
Si la Terre est ronde pourquoi le kilomètre est-il carré ?
Quand on tire sur un mime faut-il utiliser un silencieux ?
Pourquoi les imberbes ne sont-ils pas à l'abri des raseurs ?
Pourquoi votre moitié est-elle tout pour vous ?
La France profonde est-elle superficielle ? ( sujet traité
dans les pensées qui m'envahissent)
Pourquoi les pompiers ont-ils toujours des véhicules
flambants neufs ?
Deux musulmans peuvent-ils être copains comme cochons ?
Pourquoi au bout d'une semaine, la vie quotidienne ne
devient-elle pas hebdomadaire ?
Si tout est écrit d'avance pourquoi ne connaît-on jamais la
fin.
Pourquoi, l'été ne vit-on pas des histoires d'amour avec des
femmes ombrageuses ?
Quel est le synonyme de synonyme ?
Quand on visite le désert, est ce qu'on a besoin d'apprendre
la langue du pays ?
Pourquoi n’a-t-on jamais envie de s'acheter ce qu'on a les
moyens de se payer ?
Pourquoi les individus louches ne servent-ils jamais la
soupe ?
Pourquoi ne meurt on pas une seconde par jour plutôt que
tout à la fin ?
Si l'imagination n'a pas de limites, pourquoi y a-t-il des
choses inimaginables ?
Pourquoi les usuriers ne vivent-ils pas sous un nom
d'emprunt
Pourquoi "séparé" tout ensemble et "tout
ensemble" séparé ?
Comment fait-on pour être certain que son image est encore
dans le miroir quand on ferme les yeux ?
Pourquoi abréviation est-il un mot si long ?
Pourquoi les kamikazes portaient-ils des casques ?
Pourquoi stérilise-t-on l 'aiguille qui va faire une
injection fatale au condamné à mort ?
Pourquoi les choses se trouvent-elles toujours au dernier
endroit où on les cherche ?
Comment distinguer un nain géant d'un géant nain ?
Pourquoi les zéros doivent-ils être à droite ?
Pourquoi n'y a-t-il pas de nourriture pour chat avec un goût
de souris ?
Un clavier azerty en vaut il deux ?
Pourquoi les établissements ouverts 24 h sur 24, ont-ils des
serrures ?
Pourquoi lorsqu'on fait une marche arrière, tous les
passagers se retournent-ils ?
Quand on prend une photo à côté de Mickey, est que l'homme à
l'intérieur sourit ?
Quand on est au pôle Nord comment fait-on pour savoir où est
le sud ?
Comment Donald peut-il avoir des neveux alors qu'il n'a ni
frère ni sœur ?
De quelle couleur est le caméléon lorsqu'il se regarde dans
la glace ?
Quand deux filles dans la rue se font aborder, pourquoi
est-ce toujours la plus moche qui croit qu'elle se fait draguer ?
Pourquoi dit-on que l'amour est aveugle puisqu'on aime dire
" je t'aime" avec les yeux ?
Si un chat retombe toujours sur ses pattes et une tartine
beurrée toujours du côté du beurre, que se passe-t-il quand on attache une
tartine beurrée sur le dos d'un chat et qu'on le jette par la fenêtre ?
Pourquoi avons-nous sommeil la nuit ?
Comment fait-on pour savoir si la lumière du frigo est
éteinte lorsqu'on ferme la porte ?
Pourquoi, lorsque vous perdez quelque chose y a-t-il
toujours une personne pour vous demander où vous l'avez perdu ?
Si on veut ralentir l'inflation pourquoi ne pas la confier à
l'administration ?
Si le ç se prononce s pourquoi y a-t-il tout de même des s ?
Si superman est si malin pourquoi a-t-il mis son slip
par-dessus son pantalon ?
Pourquoi nous offre-t-on toujours 13 à la douzaine et jamais
11 à la dizaine ou 16 à la quinzaine ?
Pourquoi dit-on "merci" au restaurant quand on
nous apporte l'addition ?
Un gramme de merde peut gâcher un kilo de caviar mais
pourquoi un gramme de caviar n'améliore-t-il jamais un kilo de merde ?
Comment le conducteur du chasse neige va-t-il au boulot ?
Comment fait-on pour se débarrasse d'un vieux boomerang ?
Pourquoi on hausse les épaules lorsqu'on court sous la pluie
?
Qu'est ce qui est inscrit à couleur de cheveux sur le permis
de conduire d'un chauve ?
En plein jour Paris est-elle encore la ville lumière ?
Former un couple c'est n'être qu'un ... oui mais lequel ?
Pourquoi mon flacon d'antirouille finit-il toujours par
rouiller ?
Si on regarde les dents de la mer en prenant son bain, se
lave-t-on plus vite ?
Si l'on crie "bande de cons" dans la rue pourquoi
tout le monde se retourne ?
Quand on voit la pancarte "peinture fraîche "
pourquoi touche-t-on toujours pour vérifier ?
Pourquoi les tournevis pour vis plus petites ont-ils
également une poignée plus petite, alors que nos mains restent de la même
grandeur ?
Pourquoi les bêtes noires sont-elles rouges ?
Pourquoi les cheveux poussent ils plus vite que les poils ?
Un aveugle qui prédit l'avenir est-il un voyant ?
Un aviateur peut-il avoir les oreilles décollées ?
Pourquoi faut il toujours que l'on soit celui qui
remet des feuilles dans la photocopieuse ?
Comment fait on pour parler aux cons sans les
prendre pour des cons ?
Pourquoi, lorsqu'on demande à quelqu'un "
à quoi tu penses " il répond toujours " rien " ?
Comment fait on pour être certain qu'un trou est
bien un trou s'il n'a pas de bords.
Que faisaient les gens après l'amour avant
l'invention de la cigarette ?
Pourquoi les filles baissent elles toujours les
yeux lorsqu'on leur dit " je t'aime " ?
Si vous demandez à votre taxi de reculer
jusqu'à votre destination, vous doit il de l'argent à l'arrivée ?
Si je dors et que je rêve que je dors, dois je
me réveiller deux fois ?
Pourquoi le bruit de la mer n'empêche t il pas
les poissons de dormir ?
Pourquoi à Paris y a t il des filles qui
s'appelle Nancy et pas l'inverse ?
Pourquoi quand on demande l'heure à une seule
personne, tout le monde regarde sa montre?
Si nos parents sont stériles, est ce qu'on a des
risques de l'être aussi ?
Un journaliste peut il être à l'article de la
mort ?
Un couple de sourds peut il bien s'entendre ?
Lorsqu'on voit une personne qui porte une
perruque, cela lui fera t il plaisir si on lui dit que ça ne se voit pas ?
Pourquoi dit on de quelqu'un qu'il a une jambe
plus courte que l'autre et jamais une jambe plus longue que l'autre ?
Si je téléphone à une voyante et qu'elle ne me
répond pas avant que ça sonne est ce mauvais signe ?
Oui et non sont les mots les plus courts et les
plus faciles à prononcer, alors pourquoi ce sont également ceux qui demandent
le plus de réflexion ?
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